Introduction

La cie Astrolab travaille avec Bertrand Gondouin (artiste vidéaste) et Samuel Colard (compositeur, professeur au conservatoire de Mulhouse).
  • Bertrand Gondouin a un passé de VJ, il utilise l'outil informatique en vidéo pour des montages vidéos ou des installations (en collaboration avec Stéphane Holtz). Il n'a jamais utiliser l'ordinateur pour du spectacle vivant préférant sa mixette de VJeing.
  • Samuel Colard utilise constamment l'outil informatique pour ses compositions. Très ouvert, il utilise un grand nombre de logiciels avec la volonté de pouvoir personnalisé son outil sans devenir programmeur informatique. C'est pour cela que son choix s'est porté sur Reaktor.

Collaboration

L'équipe de création veut intégrer un dispositif de détection de mouvement sur les spectateurs via un tracking caméra, et réaliser une régie entièrement informatique.
Nous nous sommes retrouvés sur le plateau de la salle modulable de la filature de Mulhouse mise à nue pour l'occasion (jauge de 25 personnes) pour une session de travail d'une semaine.
Outre la programmation informatique et l'installation technique, nous avons pris le temps du dialogue, de l'explication des dispositifs mis en place et surtout du test de ces dispositifs.

Détection de mouvement

La détection de mouvement (tracking) a pour but de générer un bande son lors d'une scène particulière. En effet vers le milieu du spectacle, le public est invité à quitter le gradin, pour s'installer dans des fauteuils au milieu du plateau. Les petits mouvements du public installé dans ces fauteuils (alors qu'il suit le spectacle) doivent pouvoir être interprété

L'outil de tracking a été le logiciel camtrk. Ce logiciel créé par Tom Mays est utilisé par didascalie.net. Il permet de faire notamment une détection de mouvement par zones (l'image reçue par la caméra quadrillée, chacun des carrés du quadrillage représente une zone, et chaque zone donne une information de quantité de mouvement, ces données sont sous la forme d'une liste de 24 valeurs) . Au total 24 zones ont été nécessaires afin de détecter le maximum de mouvements des 25 spectateurs.

Samuel Colard a imaginé pour cette scène une bande son composée de 24 sons (fichiers sons et synthèse). Il veut que les mouvements détectés sur chacune des zones puissent avoir une action sur chacun des sons (volume, déclénchement de fichiers, enveloppe).
Les logiciels reaktor et camtrk doivent pouvoir dialoguer car ils se trouvent sur deux ordinateurs différents. Ce dialogue est rendu possible grâce à l'ouverture OSC (communication via réseau informatique) de chacune de ces applications.
Rapidement Samuel met en place un module de détection de seuil du camtrk dans reaktor, mais nous nous apercevons que la gestion des données allait être compliquée car ce logiciel n'est pas du tout fait pour cela.
Il faut donc imaginer une passerelle entre camtrk et reaktor pour gérer le traitement des informations en permettant à Samuel une possibilité de réglage de seuil sur reaktor car il ne veut pas devoir gérer plusieurs ordinateurs pendant la conduite du spectacle.

Le processus trouvé est le suivant :
-réception des listes du camtrk
-séparation des listes via le logiciel max envoie de valeurs individuelles des zones vers reaktor
-détection des seuils de chacune des zones par reaktor puis envoi envoi de ces détections vers max
-réception des détections, et déclenchement de processus qui envoient de manière aléatoire des commande de lecture, volume ou enveloppe vers les modules audio de reaktor.
On a donc un allé retour d'informations entre reaktor et max.

Une fois les bons réglages des algoryhtmiques trouvés nous avons créer une application autonome de cette passerelle afin de rendre son utilisation transparente.

Au final Samuel a juste besoin d'ouvrir deux applications sur l'ordinateur dédié au tracking pour que toute la détection et le traitement des données soient opérationnels.

Régie vidéo

Bertrand Gondouin a plusieur rôle lors du spectacle :
Il est à la fois co-metteur en scène, régisseur vidéo et figurant.
Sa régie doit être simple afin qu'il puisse assumé pleinement ses rôles.

L'outil vidéo doit pouvoir réaliser :
Une diffusion sur deux écrans
une captation en live
un enregistrement vidéo d'une scène qui sera diffusé pendant le spectacle
une utilisation simple orientée Vjeing
possibilité de faire des mémoires

L'outil choisi par didascalie.net est movie (environnement basé sur max/jitter), car il permet de réaliser toutes les tâches décrites précédemment.

Movie est basée sur une conception modulaire : différents modules de traitement, lecture, diffusion vidéo, disponibles sur différentes fenêtre.
Mais ce principe n'est pas possible pour ce spectacle car Bertrand Gondouin veut avoir à l'écran uniquement les modules dont il a besoin. Il ne veut pas devoir naviguer entre différentes fenêtres du logiciel.

Nous avons rapidement réalisé une esquisse d'interface regroupant toutes les fonctions nécessaires au spectacle.
Au fur et à mesure de la période de travail, des fonctions ont été ajoutées ou enlevées.

Vue de l'interface movie personnalisée


L'ergonomie est au centre du projet car l'utilisation de type Vjeing est très instantanée. L'utilisation de claviers ou de télécommandes midi n'est pas utile car toutes les opérations en jeu sont réalisées via des raccourcis claviers de l'ordinateur.

Chaque répétition a permis un ajustage fin de l'environnement.

L'environnement finalisé (mémoire, raccourcis claviers, interface graphique) a été compilé en une application afin de facilité sa manipulation par Bertrand (surtout) au démarrage.

Pendant cette période de travail nous avons été confrontés à des problèmes chronophages liés au format des fichiers vidéo livrés. Cela nous a permis de pousser l'accompagnement vers de la pédagogie.

Conclusion

Cet accompagnement a permis de livrer des environnements logiciels autonomes (sous forme d'application) stables répondant aux besoins d'une équipe de création.
Outre l'aspect technologique et informatique nous avons réaliser à quel point l'accompagnement de projet se veut également pédagogique.
En effet les nouvelles technologies offrent de nouvelles lutheries difficilement intégrables si un temps de test, d'explication et de dialogue n'est pas planifié.